Voici la lettre remise à Mme la député:
Lorient, le 13 novembre 2007
A : Madame la député de la circonscription de Lorient
Madame la député,
Nous, étudiants et étudiantes de l'Université de Bretagne Sud, nous sommes réunis en Assemblée Générale ce mardi 13 novembre 2007. Nous avons notamment débattu de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités.
Nous tenons à vous informer que nous nous positionnons contre cette loi, car nous refusons de nous soumettre à un président dont la légitimité posera problème étant donné les nouvelles modalités de son élection : le président sera élu par le conseil d'administration seul et plus par les trois conseils centraux (article 6-1). De plus, il pourra nommer les personnalités extérieures de son choix dans les différents conseils ainsi que s’opposer au recrutement d’enseignants.
Nous refusons que la représentation étudiante soit diminuée dans les conseils de l'Université de Bretagne Sud. Par exemple, le nombre d'étudiants siégeant dans le conseil d'administration va être divisé par deux : de huit membres, il n'y en aura plus que quatre. Au conseil des études et de la vie universitaire, si le pourcentage d'étudiants ne varie pas, son rôle ne sera plus que consultatif au même titre que le conseil scientifique : les étudiants seront dans l'incapacité de s'impliquer concrètement dans la vie de leur université !
Nous refusons que nos universités soient financées directement par des fonds privés. Nous craignons de voir à terme dans cette mesure la suppression des filières jugées non rentables. En effet, quelle entreprise voudra financer la filière lettres modernes de l'université de Bretagne Sud ? Nous craignons également une mise en concurrence encore plus importante des universités entre elles.
Finalement, nous protestons contre l’assujettissement de l’enseignement supérieur aux entreprises.
Nous refusons le désengagement financier de l'Etat dans notre université publique laïque et démocratique. C’est pour cela que nous dénonçons un projet de loi de finances 2008 pour l’enseignement supérieur et la recherche en trompe l’œil. En effet, les 1,8 milliards d’euros annoncés ne bénéficieront ni aux étudiants, ni aux personnels, ni aux universités, ni aux organismes de recherche publique : 450 millions seront consacrés à l’augmentation d’exonération d’impôts, 470 millions constituent un jeu d’écriture sur le paiement des retraites de personnels, 329 millions sont attribués aux bâtiments essentiellement en direction de Jussieu, de Mulhouse et du Collège de France et 391 millions d’euros s’évaporent dans l’inflation. De plus, pour la première fois depuis quinze ans, ce budget ne prévoit aucune création de postes, alors que les manques sont criants pour l’ensemble des personnels.
L’enseignement supérieur étant soi-disant une priorité du gouvernement, il nécessite plus de moyens. Nous exigeons donc une loi de programmation budgétaire pour l’enseignement supérieur.
En tant qu'élue, vous avez les prérogatives pour intervenir en notre faveur. Nous vous demandons de porter dans l’hémicycle notre exigence d’abrogation de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités et nos revendications budgétaires.
Nous vous demandons de prendre position par rapport à cette loi et au budget.
Cordialement,
Les étudiants de Lorient réunis en Assemblée Générale le mardi 13 novembre