Un lycéen «grièvement blessé» à Nantes, évacuations à Lyon et Grenoble :
A Nantes, un lycéen de 16 ans, interpellé par la police, a été «grièvement blessé» à l’œil hier lors d’une manifestation contre la loi Pécresse. A Lyon et à Grenoble, la police a évacué les étudiants.
Ça continue de chauffer sur le terrain des universités. La nuit dernière, la police a évacué les étudiants qui occupaient le campus de l'université Lyon II à Bron (Rhône), afin de déloger plusieurs dizaines de personnes venues s'y réfugier après avoir dérobé de la nourriture et des boissons dans un supermarché. L'intervention s'est déroulée peu avant minuit, à la demande de la présidence de l'université, et n'a pas fait de blessé, a-t-on précisé de source policière. (Plus d’informations sur LibéLyon).
A Toulouse, le piquet de grève planté devant le lycée Saint Sernin a eu raison ce matin de la dizaine d’agents qui tentaient de garder ouverte aux professeurs et aux non grévistes l’entrée principale de l’établissement. (Plus d'informations sur LibéToulouse).
Par ailleurs, ce matin c’est à Grenoble qu’une petite centaine de policiers a évacué ce matin les piquets de grève bloquant l'accès à deux sites du campus: la galerie des amphis et l'Institut d'études politiques (IEP). Cette évacuation, qui a commencé vers 7h30, sous les cris, a donné lieu à des bousculades mais pas de blessure importante, selon l’AFP.
Le premier site était bloqué depuis plusieurs jours, le second depuis le matin même. Les étudiants désireux de reprendre les cours étaient filtrés, et devaient montrer leur carte. Vers 9 heures, les cours avaient repris normalement à l'IEP. Le directeur de l’établissement, Olivier Ihl, a affirmé avoir été menacé, légèrement blessé à la main et insulté par un groupe de jeunes gens se réclamant notamment de la fédération anarchiste et de la CNT. Il a décidé de porter plainte et menace les étudiants de l'IEP l'ayant insulté de «mesures disciplinaires».
Sur le campus, où travaillent 45 000 étudiants, la situation restait confuse ce matin avec quelques amphis encore bloqués, d'autres fermés à la demande des présidences d'université voulant éviter les dégradations et d'autres encore où les cours se déroulent normalement.
La «brutalité» et la «violence» de la police sont dénoncées
Hier, à Nantes, un lycéen a été «grièvement blessé» à un œil lors d’une manifestation contre la loi Pécresse. Les syndicats FO des lycées et collèges de Loire-Atlantique et la FSU ont dénoncé hier la «brutalité» et la «violence» des forces de l'ordre. Les parents du jeune homme de 16 ans blessé ont demandé au procureur et au préfet «une enquête sérieuse» sur les faits.
«Alors que le pronostic médical sur l'oeil de notre fils reste très réservé cet après-midi, nous voulons savoir quel a été l'enchaînement des faits qui peut conduire la police à viser au visage, avec un flashball, un lycéen qui n'a même pas 17 ans», écrivent Luc Douillard et Emmanuelle Lefèvre, les parents. «A tous les jeunes nous demandons de ne pas céder à la provocation», ajoutent-ils.
«L'évolution de cette blessure sérieuse ne semble pas défavorable. L'hématome est en voie de résorption», a estimé pour sa part Michel Vilbois, directeur du cabinet du préfet. Concernant l'origine de la blessure, «il y a eu hier utilisation du flashball mais il semble qu'à ce moment là, le jeune homme était déjà interpellé», a-t-il ajouté. Cinq jeunes interpellés mardi ont vu hier leur garde à vue prolongée.
Enfin, on a appris hier soir que quatre personnes ont été interpellées mardi et mercredi à Nîmes et placées en garde à vue pour le caillassage de véhicules de police et de sapeurs pompiers, en marge de rassemblements contre la loi Pécresse. Ces faits, ainsi que la saisie mardi par les forces de l'ordre de bidons d'essence et de bouteilles remplies d'acide, ont amené hier le préfet du Gard, Dominique Bellion, à interdire une manifestation prévue aujourd’hui à Nîmes par le mouvement étudiant et lycéen nîmois contre la loi Pécresse et contre la suppression de 11 200 postes dans l'Education Nationale.